Jonathan, Peut-être que commencer ainsi donne un
Jonathan,
Peut-être que commencer ainsi donne un aspect beaucoup trop formel à ce que je vais pouvoir écrire. Mais, à dire vrai, j'ignore même l'aspect que je veux donner à ces quelques mots mais j'ai besoin d'en exprimer un minimum, peu importe si je n'arrive pas à tout décrire. En vérité, j'espère ne pas m'élancer dans un discours d'amour purement niais et pathétique. En vérité, j'aimerais juste exprimer ce que je n'arrive pas toujours à dire même si d'un point de vue extérieur, il ne s'agira que d'un article ridicule d'une fille amoureuse envers son copain. Une histoire tout à fait banale. J'ignore si la nôtre est vraiment exceptionnelle, ce qui l'a rend exceptionnelle c'est sans doute le fait que c'est nous qui la vivons... Mais on la vit tellement bien !
Quand on y pense, je ne sais même plus comment ça a commencé, mais on a longtemps vécu en parallèle. On ne se croisait que dans des écrits, je ne sais pas si cela nous rendait particulièrement vrais ou carrément inconnus, mais je me sentais bien ainsi. J'avais peur de briser cette sorte de « stabilité » en nous faisant nous croiser en réalité. Ta vie se déroulait autant que la mienne – je dirais même « plus » -, peu de choses coïncidaient entre elles, on voyait des visages différents, on vivait des événements de manière complètement opposées. Mais parfois, souvent le week-end, on se racontait des trucs, pour ma part, des choses que je ne disais à personne d'autre. Je te l'ai souvent dit à l'époque, et peut-être qu'aux yeux du monde cela paraissait trop « facile », mais pour moi, tu étais mon meilleur ami, mon confident, et mon ... « alter ego » .
Au début, ce n'étaient que des délires, et je ne sais pas exactement quand ça s'est transformés de façon à ce que l'on devienne proches. J'imagine que ce sont les blessures qui rapprochent les gens, peut-être que le fait de ne pas se côtoyer en vrai à fait de nous des êtres plus neutres, dans le sens où l'on avait rien à reprocher à l'autre, dans le sens où une dispute ou le moindre conflit aurait eu du mal à se déclarer. Nos discussions étaient encore rares et donc privilégiées. De plus, on s'efforçait toujours de se soutenir l'un l'autre même quand c'était insupportable dans la réalité. Bien sur « l'insupportable » n'était qu'une notion d'adolescent qui pense que sa vie est vraiment pourrie à cause de quelques événements qui font mal mais au final, se laissent oublier avec le temps. Des blessures qui sont restées, bien sur, mais n'ont pas été ingérables même si elles en avaient la couleur au moment de leur arrivée.
Mais au final l'adolescence peut primer sur une vie, c'est à nous même de choisir le moment où l'on devient adulte. Pour moi, un vrai adulte peut être responsable sans oublier sa part d'enfant, d'insouciance. Pour les autres, un adulte c'est une personne qui refoule cette partie, très loin dans son âme pour pouvoir rentrer dans le moule, dans les canevas sociaux actuels. Enfin, ce n'est pas le sujet premier de ces écrits mais ça a un infime rapport. J'ai moi-même finit par décider d'être une adulte. Cela ne se ressent pas toujours dans mes agissements de tous les jours, mais je suis adulte en le sens où je désire être vraie et responsable dans ma relation avec les autres. Et tu en fais partie. C'est pourquoi même si une grande part d'adolescente, d'enfant même, subsiste en moi, j'ai décidé d'être adulte envers toi.
Parce que oui, ça a fini par arriver. A la vue de certains, ça été rapide, à la vue d'autres, pas du tout, et en fait, je m'en fous des avis qui nous entourent, autant des négatifs que des positifs. Pour moi, seuls nos avis comptent. Et c'est ainsi qu'au début, maladroite, j'ai finalement décidé que je serais adulte envers toi. Si tu es ma première véritable relation, je n'en ferai jamais une « relation adolescente ». Être adulte fait peur, et à moi autant qu'à toi, je peux te l'assurer. Mais ça, ça ne me fait pas peur, pas le moins du monde. Dans deux jours cela fera un an, c'est trop tôt pour faire des promesses d'éternité, c'est même toujours trop tôt : 10 ans, 20, 40 ... Peu importe. Rien n'est jamais sûr. Tout peu s'arrêter avant même d'avoir le temps de dire « ouf ». Mais même si rien est sûr, moi, je suis prête à essayer avec toi.
Je ne sais pas exactement comment on peut définir l'amour. Et ce que je dirai sera sans doute d'un bateau sans nom, c'est pourquoi tu seras sans doute le seul à lire ceci sans trouver cela nian-nian, parce que toi, tu sauras. Pour moi c'est ce besoin de te ressentir de tous mes sens. Pour moi c'est avoir l'estomac qui se retourne quand je te vois sourire, pour moi c'est le fait de ne savoir que très difficilement y mettre des mots, pour moi ce sont des rituels qui ne deviennent jamais monotonie, pour moi c'est savoir discuter de tout sans être mal à l'aise, pour moi ce sont des soirées à la fenêtre, c'est boire une bouteille dans un endroit incongru, c'est m'attarder sur des détails qui n'ont pas d'importance, pour moi c'est se rapprocher inconsciemment quand on dort. Pour moi c'est quand tu culpabilises pour des choses dont tu n'es jamais responsable. Pour moi c'est essayer de deviner ce que tu penses. Pour moi c'est pouvoir rester à t'observer dans tes activités sans que tu t'en rendes compte, pour moi c'est avoir mal parfois parce que c'est impossible d'exprimer ce qu'on a au creux de la poitrine. C'est avoir les larmes aux yeux quand on n'a pas de problème mais qu'on veut juste que l'autre sache sans savoir lui montrer. C'est te laisser finir la bouteille de coca, c'est couvrir de couvertures quand tu as froid, c'est te masser quand tu as mal, c'est t'écouter quand ça ne va pas, c'est te dire des choses difficiles, c'est avoir mal quand tu es triste, c'est t'attendre quand je viens à peine de te quitter, c'est te tenir la main en rue, c'est apprendre tes passions. C'est faire l'amour et parfois plus.
Pour moi, c'est penser d'une pièce qu'elle est trop grande et trop vide quand tu n'y es pas avec moi.
Je ne sais pas exactement à quoi je pensais en commençant à écrire tout ceci, je l'ai fait en plusieurs parties et j'ignore même si j'aurais le courage de le poster sur mon blog où te le faire lire. Mais je voulais surtout te faire comprendre que même si j'avais tous les mots du monde, et le talent de tous les plus grands auteurs, je ne saurais toujours pas comment dire ce que je ressens, ce que je vis. Et même si je me plains sans cesse, si ce n'est pas toujours facile de me comprendre parce que je doute tellement facilement de moi pour des futilités, même si je n'ai pas toujours le sourire, la chose qui me console sans cesse c'est d'avoir le meilleur des amis à mes côtés. Tu me fais du bien, rien que par ta présence, c'est pourquoi il est toujours dur de te quitter. Je disais que notre relation, pour moi, c'était quelque chose d'adulte et pourtant je suis en train de t'écrire la pire des lettres d'adolescente du monde. J'imagine que l'important c'est que tous ces mots seront les plus sincères que tu ne pourras jamais lire dans ta vie.
Jonathan, si tu savais. Nous parlons régulièrement de « bulle ». Si tu savais à quel point ma bulle se constitue par rapport à toi. Si tu savais qu'en réalité, même, ma bulle, c'est toi. Merci de me rendre le sourire, de partager ta bulle avec moi, merci de m'avoir fait entrer dans ton univers avec tes passions, tes rêves - je serais toujours là pour t'encourager à les réaliser – et tes amis. Merci de partager tout cela avec moi, d'accepter mon propre univers et de m'encourager sans cesse.
Merci d'être cette personne si vraie, surtout avec moi. Merci de poser ce « regard-là » sur moi. Merci.
Finalement, tout ceci n'a pas besoin d'être écrit, cela se résume parfaitement. Je pense que tu as fini par savoir tout cela simplement quand je te le dis :
Je t'aime.
... Souviens-t'en.
Virginie.